S’il y a bien un sujet d’importance en ce moment (et depuis quelques temps déjà…) pour les entreprises au sein desquelles j’interviens, c’est la gestion du temps. Et plus spécifiquement la façon dont chacun parvient à gérer les interruptions. Parce qu’elles sont nombreuses, multiples et…insidieuses. Et qu’elles viennent éroder largement la capacité de concentration des salariés.
Réduction du temps disponible pour les tâches de fond
De nombreux salariés se retrouvent à gérer davantage d’opérationnel que de tâches de fond, pourtant essentielles au bon fonctionnement (et développement !) de l’entreprise, quelle que soit sa taille.
Pour mémoire, ce sont en moyenne 144 e-mails par semaine (évaluation sous-estimée d’après moi 😊) qui sont gérés par chaque salarié. A ces mails s’ajoutent, en vrac et de façon intempestive : les messages instantanés (Teams, What’s App, SMS…), le téléphone, les notifications d’agendas ou encore les interruptions non désirées des collègues…
Pour reprendre l’image popularisée par la vidéo de ce professeur d’université invitant ses élèves à se questionner sur les choses que nous priorisons dans la vie à l’aide d’un bocal, de balles de golfs, de cailloux et de sable, nous avons en effet tendance à commencer par remplir notre bocal avec du sable. Or, si nous commençons par le sable, il n’y aura plus de place pour le reste : les tâches importantes, celles qui ont plus de valeur. Notamment sur le long terme.
Au contraire, si nous commençons par remplir le bocal avec les balles de golf (qui symbolisent les choses importantes), il y aura toujours de la place pour le sable qui à la capacité de se glisser dans les interstices.
Vous me direz peut-être :
— Ok, on est d’accord mais c’est plus facile à dire qu’à faire, comment on fait alors qu’on est tous happés et rattrapés par les entrants, de plus en plus présents ?
Et vous aurez raison ! En effet, je ne dis pas que c’est facile de s’y retrouver et de s’organiser pour mieux gérer son temps.
Pensons au desk bombing par exemple, cette tendance fâcheuse qu’ont certains de nos collègues de bureau à nous interrompre au mauvais moment. Ils viennent nous couper dans une tâche nécessitant de la concentration pour nous parler d’un dossier (au mieux). Ou nous demander une chose insignifiante (beaucoup trop souvent 😉).
Comment réagir dans ces cas-là, alors que l’on sait que ces interruptions font aussi partie des interactions sociales nécessaires à l’équilibre dans le travail ?
Quelques pistes pour limiter l’impact des perturbateurs d’attention et améliorer sa gestion du temps
On peut considérer que la plupart des perturbateurs d’attention sont extérieurs à nous et que, de fait, nous n’avons pas de prise sur eux.
Mais, ça serait occulter notre capacité à reprendre la main sur notre façon de gérer notre temps de travail, retrouver du temps choisi.
Plusieurs pistes sont en effet à explorer pour limiter les interruptions importunes.
S’autoriser
La première clé que je peux partager pour une meilleure gestion du temps est une clé d’action individuelle qui repose sur un mot : l’autorisation.
Il est en effet possible de s’autoriser, à titre individuel, à différer certaines interruptions.
Très pratiquement, il pourra être utile pour faciliter cela de :
- désactiver les notifications sur son téléphone
- décider de ne consulter sa boite mail qu’un petit nombre de fois par jour
- réserver des créneaux de travail personnel pour les tâches de fond sur son agenda et de suspendre sur sa porte un petit panneau à l’attention des collègues (cf. Illustration 😊)
Mettre en place des règles communes
La deuxième clé est plus globale et concerne l’entreprise et son fonctionnement. J’ai en effet accompagné plusieurs entreprises ayant mis en place des règles communes relatives aux usages des moyens de communication. L’élaboration et l’application de bonnes pratiques en la matière au sein de l’entreprise est en général très efficace. Surtout si elles ont été rédigées en concertation avec l’ensemble des personnes concernées.
Se faire accompagner
Il est parfois difficile, quand on a la tête dans le guidon, de voir ce qu’il est possible de changer. Puis-je vraiment ne pas consulter mes mails durant mes congés ? Comment vais-je faire à mon retour pour gérer les centaines de messages accumulés ? Et si il y avait une urgence ?
Seul, on peut être vite dépassé par l’ampleur de la tâche alors qu’il suffit parfois d’un regard extérieur et d’outils simples et efficaces, pour pouvoir modifier sa façon de travailler. Et parvenir à une meilleur gestion du temps.
L’accompagnement en coaching est possible en individuel ou en entreprise. D’expérience, je peux affirmer que les équipes ayant bénéficié de coaching en ont tiré de nombreux bénéfices dans leur façon de travailler et d’interagir. Elles ont repris la main sur leur temps pour privilégier les tâches à forte valeur ajoutée. L’équilibre à trouver dépend de nombreux facteurs et l’aborder au niveau de l’entreprise est une très bonne façon de le faire.
La limitation de l’infobésité, une réflexion globale sur les usages de moyens de communication internes sont de vrais enjeux pour les organisations.
Si vous souhaitez comprendre votre relation au temps, et être acteur de votre temps en améliorant vos capacités de concentration, contactez-moi et parlons-en !
Quelques références :
- Un service comptabilité d’une entreprise de négoce ( réorganisation du service )
- Les cadres dirigeants d’un producteur de vin (réflexion globale sur les usages et sur l’amélioration des pratiques)
- La charge mentale : sujets abordés lors de nombreux coachings individuels