Les vacances arrivent, peut-être même sont-elles déjà là pour certains et, avec elles, normalement, une nécessaire et salutaire déconnexion. Pleins de bonnes intentions, on se dit que cette fois, c’est sûr, on décroche totalement du boulot. On ne regarde pas ses mails, on profite de ses proches, on vit l’instant, bref, on se fait du bien. Parce que c’est fait pour ça les vacances, non ?! Quand on réalise que le mot vacances tire son origine du latin vacans qui signifie « être libre, inoccupé, oisif », on comprend bien le principe du « ne rien faire », surtout du « ne rien faire qui ait un rapport avec le travail ». Mais, alors, pourquoi avons-nous souvent le besoin de consulter notre messagerie pro. malgré tout ? D’après Xavier Floquet, auteur d’un article intitulé « Pourquoi sommes-nous accros à nos e-mails professionnels ? », ce besoin est une conséquence directe de notre fonctionnement ancestral. En cause ? Un mode de fonctionnement psychologique connu depuis le début du vingtième siècle : le conditionnement opérant.

Le conditionnement opérant : késako ?

Décrit pour la première fois par Burrhus Skinner (1904-1990), psychologue américain, le conditionnement opérant est un mode de fonctionnement décrivant le comportement d’un organisme. Skinner a en effet observé que certains de nos comportements peuvent être déclenchés voire renforcés par la perspective d’un évènement, d’un stimulus ultérieur. Dans son article Xavier Floquet précise que « dans le conditionnement opérant, à chaque fois qu’une conséquence favorable est obtenue, le comportement est donc renforcé ». Il prend l’exemple des fruits cueillis et mangés par nos ancêtres chasseurs/cueilleurs. Il décrit ainsi les différentes étapes du conditionnement opérant :

  • le déclencheur : la faim
  • le comportement : cueillir et manger le fruit
  • le stimulus extérieur / la conséquence : les effets agréables du sucre sur l’organisme.

On retrouve d’ailleurs ce mécanisme de conditionnement opérant dans un bon nombre de comportements addictifs. Qu’il s’agisse de nourriture, de tabac, d’alcool, de consulter nos mails en vacances ou de notre rapport aux réseaux sociaux !

Comment déconnecter (vraiment) du travail en vacances ?

Ainsi, si nous sommes affreusement tentés de répondre à ce mail pro alors que nous sommes en vacances c’est que nous en recevons une satisfaction. Meilleure image de soi, sentiment d’être indispensable, sentiment du devoir accompli, espoir d’une promotion ?!

Et, vous savez quoi, le sujet de l’hyper connexion pendant les absences, les vacances, le soir et le WE est dans tous les coachings individuels 😉

Alors, comment dépasser ça et parvenir à déconnecter du travail pendant les vacances ?

La déconnexion, c’est encore et toujours du pas à pas , en se demandant ce qui est bon pour soi et quel premier pas puis-je faire pour moins me connecter ? 

On peut profiter de ce défi de l’été pour travailler sur cette question d’urgence et parvenir à relativiser. On peut le faire notamment en travaillant sur ses pensées et sur le fameux hamster de Serge Marquis, ça sert aussi beaucoup pour remettre les choses en perspective et redéfinir ses priorités.

Pour vous aider, je vous donne quelques exemples éprouvés par mes coachés. Ainsi, il peut s’agir dans un premier temps :

  • d’un message d’absence bien rédigé indiquant les coordonnées d’une personne à contacter en cas de besoin urgent.
  • de donner des consignes à son équipe et à son n+1  du type : « Je vous remercie de me contacter uniquement pour … »
  • d’acheter un téléphone personnel pour laisser de côté le téléphone professionnel.
  • de se fixer des règles du type  « je regarde mes mails uniquement deux fois par semaine 1h. »

La déconnexion n’est-elle d’ailleurs pas aussi une façon de renforcer la confiance, de responsabiliser pendant son absence ? Et pour vous, de profiter pleinement de cette pause et donc de revenir en forme, reboosté ? A ce titre, elle peut faire pleinement partie de sa stratégie managériale.

Et vous ? Parvenez-vous à déconnecter en vacances ? Avez-vous des astuces pour y arriver ?