Dans le monde du travail, les émotions ont longtemps été mises sous le tapis. Longtemps (et peut-être même encore un peu maintenant…) elles ont été considérées comme relevant uniquement de la dimension personnelle de la vie des salariés. De fait, ces derniers étaient plus de 65% à déclarer les cacher, par choix ou par obligation, lors de la dernière enquête de la DARES sur les « Conditions de travail ». Aujourd’hui, elles font de plus en plus parler d’elles. L’intelligence émotionnelle, c’est -à-dire la « capacité à réguler ses émotions et celles des autres, à les distinguer et à utiliser ces informations pour guider sa pensée et ses actions » fait d’ailleurs partie des compétences managériales indispensables, en développement. Les émotions influencent notre comportement c’est un fait. Et ce, quelles que soient les stratégies mises en place pour les nier. Elles ont donc un impact crucial sur nos prises de décisions. Comment dès lors, les intégrer dans son mode de management ? Et, toutes les émotions sont-elles gérables/intégrables dans son management… même la colère ?!

Intégrer les émotions dans son management : l’intérêt de la psychologie positive

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Parmi les nombreux articles qui abordent le sujet, celui publié sur Harvard Business Review met en avant l’intérêt de la psychologie positive dans la gestion des émotions au travail. Cette branche relativement récente de la psychologie (1998) étudie « les conditions et processus qui contribuent à l’épanouissement ou au fonctionnement optimal des personnes, des groupes et des institutions » (définition Shelly Gable et Jonathan Haidt en 2005). Parmi les éléments intéressants sur lesquels s’appuyer pour l’intégrer dans son mode de management, on retiendra par exemple l’empathie ou encore le droit à l’erreur. Plus globalement, il s’agit véritablement de s’imprégner de l’état d’esprit sous-jacent de la psychologie positive pour modifier durablement son rapport au travail et ses relations avec ses collaborateurs.

Et la colère dans tout ça ?

Rappelons que les six émotions de base sont la joie, la tristesse, la colère, la peur, la surprise et le dégoût. Dans un article intitulé « Quand on lui donne la bonne direction, la colère peut être motrice au travail », Welcome to the Jungle s’intéresse à la question de la colère et de son impact sur la productivité au travail. En effet, une étude récente menée par l’Association américaine de psychologie montre que « la colère a amélioré la capacité des personnes à atteindre leurs objectifs par rapport à un état neutre. ». Ainsi, la colère peut être utile. En réalité, c’est surtout lorsqu’elle est bien comprise et orientée que la colère est intéressante. Ceci est d’ailleurs valable pour l’ensemble du spectre des émotions. Pour que les émotions soient utiles au travail, il faut apprendre à les accueillir, les écouter, les comprendre… Et les apprivoiser ! Elles pourront alors enrichir une équipe. Ainsi, la colère peut être un bon indicateur d’un dysfonctionnement (injustice, incompréhension, conflit de valeurs…) qu’il s’agira alors d’identifier pour l’améliorer.

Quelques outils mobilisables

Les méthodes de la Communication Non Violente ou celles du co-développement peuvent être très utiles. Et, je vous donne deux astuces :

  • Quand vous êtes en colère, laisser poser deux jours avant de répondre (et éviter ainsi de réagir « à chaud »)
  • Quand vous ressentez une émotion désagréable lors d’une réunion, d’un échange avec un collaborateur, un client, votre n+1, prenez cinq minutes à postériori pour effectuer votre auto-diagnostic et un scan tête-coeur-corps :
    • « Que s’est-il-passé pour moi ? »
    • « A quel moment me suis-je senti émotionnellement impacté, bloqué ? »
    • « Quel est le déclencheur ? »
    • Nommer l’émotion et qu’ai-je ressenti dans ma tête, mon coeur et mon corps ?
  • Et si possible, envisager d’autres solutions, pour la prochaine fois. Par exemple : qu’ai-je besoin d’exprimer comme besoin, comme demande ? Quelles autorisations je vais me donner ? etc ..

Quoi qu’il en soit, intégrer les émotions dans son mode de management n’est pas inné. Ça s’apprend et ça se travaille ! Contactez-moi ! Nous étudierons ensemble les conditions à mettre en place pour faire des émotions un moteur de votre développement !